Ces deux modèles furent d'emblée munis d'une caisse en matière synthétique, mais toutefois robuste, tout comme le modèle de la locomotive-tender CM 800 puis 3000, reproduisant le type 89 (numéroté 89005 dans son aspect d'origine (deux lanternes individuelles frontales sur l'avant uniquement), puis 89028 de la DRG/DB, ainsi que celui de la FM 800 puis 3003, reproduisant l'emblématique et magnifique locomotive à vapeur à tender séparé du type BR 24 (numéro 24058), au surnom de « Steppenpferd » ou « Cheval des Steppes », machine très proche de nos célèbres B 3/4 de la série 1601 à 1747 et 1301 à 1369, ceci bien évidemment mis à part l'application des imposants et splendides déflecteurs de fumée du type Wagner sur les machines allemandes.
De par sa caisse en matière synthétique, la puissance de traction des modèles E 63 demeurait moyenne et lui permettait, en palier, de toutefois remorquer une rame d'au moins dix wagons marchandises à deux essieux, à condition que les paliers d'essieux de ces véhicules soient correctement lubrifiés ; il est clair que, si ce modèle avait reçu une caisse métallique, comme les locomotives-tender TM 800 (3004) ou TK 800 (3031-3032), son effort de traction aurait été nettement supérieur. Le seul "bémol" de ces modèles apparaît au niveau de la peinture gris-argent du toit qui, avec le temps et les inévitables manipulations, a tendance à s'écailler, voire à se détacher; cela tient probablement au fait que la surface du toit est parfaitement lisse et que, par conséquent, la peinture peine à s'accrocher. La solution idéale consiste à démonter le pantographe, puis à frotter cette partie avec une toile d'émeri très fine, afin de rendre la surface légèrement rêche, et finalement à repeindre le toit et remonter le pantographe. Par contre, si ce modèle avait été produit avec une caisse en fonte injectée, ce problème de peinture de toiture ne serait, tout simplement, pas apparu.
Pour le collectionneur et le ferrovipathe, la publicité MAERKLIN de l'époque, relative au modèle E 6302, comporte une mention à la fois incontournable et émouvante ; elle est la suivante : « Les locomotives électriques suisses du type Ee 3/3 leur ressemblent beaucoup » (les E 63 de la DRG - puis DB dès 1949 - se rapprochent par contre tout particulièrement des Ee 3/3 CFF de la série 16381 à 16414, dont les capots sont plus carrés et de dimensions presque égales). Avec cette phrase publicitaire emblématique, tout est dit et, dès lors, chaque exploitant suisse d'un réseau MAERKLIN, au moins possesseur d'une RSM 800 (amalgame d'une Ae 3/5 10201 à 10226 pour la caisse et du prototype Be 3/5 12201 pour l'entraînement à bielles), d'une « Crocodile » Ce 6/8 III CCS 800/3015, d'une Re 4/4 I 427 à 450 du type RE, RES ou RET 800-3014, ainsi que d'une Ae 6/6 11414 « Berne » (numéro de catalogue 3050), ne peut qu'également détenir au moins un exemplaire de cet emblématique modèle de locomotive électrique de man½uvre, s'il veut que son parc d'anciennes machines MAERKLIN suisses en HO soit complet.
Dans la réalité, en plus du service de la manoeuvre, les Ee 3/3 effectuaient quelquefois des prestations de ligne, sur de courts trajets entre leur gare d'attache et les gares ou stations les plus voisines (par exemple entre St-Maurice et Monthey ou encore entre Erstfeld et Flüelen ou Sisikon). En outre, à titre de renseignement complémentaire, jusque vers le milieu des années 1950, les locomotives Ee 3/3 affichaient une couleur vert-foncé pour la caisse et gris-clair pour le châssis et les organes de roulement; au fur et à mesure des révisions principales, elles reçurent une robe rouge-brun, alors que le châssis devint gris-foncé. A partir des années 1980, elles furent peintes en rouge-vif, comme ce fut le cas pour un grand nombre de locomotives de ligne.
Pour en revenir à notre modèle de la E 63 de la DRG/DB, une de ses principales caractéristiques demeurait dans l'émission d'une musique électromécanique absolument merveilleuse et fort attachante, ceci en raison de sa grande démultiplication, de sa véritable "cascade" d'engrenages à denture droite ; en pleine marche, cette petite locomotive « chantait » carrément, tout comme les machines allemandes réelles, ainsi que nos Ee 3/3 helvétiques, hélas petites locomotives aujourd'hui presque toutes disparues de nos gares et remplacées par un type de machine, qui fait vraiment penser à une locomotive-jouet du style « Playmobil » et désignées par Ee 922. A ce jour et à ma connaissance, les locomotives Ee 3/3 ci-dessous, des numéros 16331 et suivants (cabine centrale) ont été conservées :
- 16332 et 16351 (Swisstrain, Le Locle et Payerne), 16363 (DVZO, Bauma), 16399 (SBB-Historic, Olten). A ce
