C'est en date du 19 décembre 2013, que la gare et ses annexes de mon "Chemin de Fer-Musée du Cabanon" ont enfin atteint leur réalisme définitif.
En cette journée, six cloches de gare "Bemo", au bouleversant style jadis en vigueur sur la Ligne du Saint-Gothard, ont été "mises en service", cloches désignées également par "cloches à manteau", que l'on retrouvait également dans plusieurs gares du Deuxième Arrondissement des CFF, soit principalement entre Bâle et Lucerne, Berne et Lucerne, Bienne et Olten, ou encore sur la ligne du Sud-Argovien, entre Olten et Immensee via Lenzbourg et Rotkreuz. Ces cloches étaient à un, deux, voire à trois tons dans certaines gares de jonction très importantes, telle que, par exemple, Arth-Goldau (présence de trois lignes CFF différentes, soit: de et pour Lucerne ou le Sud-Argovien, de et pour Zoug - Zürich et enfin en direction et en provenance du Saint-Gothard). En outre, des cloches parfaitement semblables étaient également utilisées en Allemagne (personnellement, je pense que c'est la Compagnie du Saint-Gothard, la fameuse Gotthardbahn, qui a choisi le modèle allemand, alors que, sur le reste du territoire suisse, ce sont les cloches françaises à un et deux tons, dites "du PLM", qui étaient en vigueur).
Que ce soit au niveau du matériel roulant, mais tout particulièrement de celui de l'infrastructure, entre le milieu du dix-neuvième et la première moitié du vingtième siècle, les compagnies ferroviaires allemandes ont fortement influencé les chemins de fer suisses (lanternes d'aiguille pivotantes, signaux avancés et de passage sous forme de disques basculants, de sémaphores à une ou deux ailes, de signaux de manoeuvre à cible pivotante, etc., le tout commandé à l'aide de postes d'aiguillage mécaniques à leviers des types "Bruchsal" ou "Judel", du système de block alternatif "Hasler" à manettes enfonçables, dont la dynamo est entraînée par l'agent de gare au moyen d'une manivelle pour la fourniture du courant de commande, etc.). A partir des années 1940, les signaux lumineux sont apparus mais, encore vers la fin des années 1950/début des années 1960, les signaux mécaniques étaient toujours, fort heureusement, nettement majoritaires, ce qui maintenait ainsi une ambiance ferroviaire demeurée à tout jamais irremplaçable.
Fort des arguments cités ci-dessus, je suis en mesure de déclarer, solennellement et à titre strictement personnel, que toute gare digne de ce nom devrait être équipée des agrégats cités dans les deux alinéas précédents. Actuellement, ces divers appareils d'exploitation et de sécurité ont pratiquement disparu, remplacés qu'ils le sont par des composants électroniques, à la fois totalement muets et infiniment moins spectaculaires. Une fois de plus, d'ailleurs tout comme l'ensemble du domaine ferroviaire contemporain, nos gares ont également perdu leur âme; cependant, à ce sujet, c'est bien avant tout la disparition des cloches qui a définitivement sonné le glas et plongé nos gares dans une sorte de léthargie ennuyeuse.
Ainsi, si vous voulez vraiment revivre pleinement ce style d'exploitation ferroviaire, à nul autre pareil mais enfui à tout jamais, n'oubliez pas de visionner ma vidéo, intitulée "CFF authentiques", qui figure sur cette page 23 du présent Blog-Internet.
Ci-dessous, trois photographies, où figurent donc les cloches nouvellement installées sur mon "Chemin de Fer-Musée du Cabanon".
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