Les samedi et dimanche 1er et 2 septembre 2012, à l'occasion des 150 ans de l'ouverture de la Ligne Lausanne - Berne, grâce à la mise en service du célèbre pont de Grandfey, enjambant la Sarine (et franchissant de ce fait "la barrière de röstis") entre Fribourg et Düdingen, un train historique en traction à vapeur a circulé entre Berne - Lausanne et retour les 1er et 2 septembre 2012.
Ce train, formé de quatre voitures style 1930 (dont l'incontournable voiture-restaurant à la robe brune) et remorqué par la C 5/6 No 2978 de 1917, est entré en gare de Lausanne à 12.09 h. et a quitté celle-ci à 13.48 h. Pour pouvoir repartir dans le bon sens, la locomotive passa préalablement sur la plaque tournante du légendaire dépôt, hélas désormais désaffecté; ce seront probablement les deux ultimes virages d'une locomotive à vapeur, que cette plaque tournante honorera... avant sa disparition pour faire place à un musée qui n'avait pas sa raison d'être en ces lieux ferroviaires sacrés !
Lorsque cette plaque tournante fut mise en service en 1912, il y a donc cent ans de cela, la première locomotive qui l'utilisa, fut bien évidemment une machine à vapeur, puisque la gare de Lausanne fut électrifiée en 1924.
De surcroît, la C 5/6 No 2978, dernière d'une série de trente unités (No 2901 et 2902, puis 2951 à 2978), s'avère justement être l'ultime locomotive à vapeur qui fut mise en service en 1917 pour le compte des CFF; autrement dit, tout un symbole, un adieu, à la fois flamboyant et dramatique, à l'un des plus hauts lieux ferroviaires de notre pays !.
Jadis, dans toutes les gares importantes, même électrifiées, (et ceci jusqu'au milieu, voire même jusqu'à la fin des années 1960 suivant les endroits), tels que Genève, Lausanne, Bienne, Olten, Basel, Zürich, Winterthur, Luzern, Erstfeld et Bellinzona) une atmosphère plus ou moins brumeuse (suivant les conditions atmosphériques), ainsi qu'un parfum capiteux de fumée de charbon en combustion, y régnaient constamment, car il se trouvait immanquablement une, voire plusieurs locomotives à vapeur sous pression dans les parages. Aussi, le passage de cette C 5/6 en ces lieux réveilla en moi de merveilleux et bouleversants souvenirs de mes lointaines enfance et jeunesse et, dès lors, je ne pus m'empêcher d'inhaler profondément cette fragance (tout droit arrivée d'une archéologie industrielle européenne à nulle autre pareille) et donc de littéralement me "shooter" à profusion et à pleins poumons au charbon en combustion !