Ce jeudi matin du 15 septembre 2016, je me rends à Ollon pour emplettes, puis passe au tee-room (salon de thé en bon français) pour consommer une boisson. A une table voisine, un de mes copains, en compagnie de son épouse, m'informe que son fils a reçu d'un de ses camarades une boîte, contenant du matériel ferroviaire HO disparate, dont il voulait se débarrasser. Ce fils, n'étant nullement intéressé par le chemin de fer, avait décidé de jeter le tout à la déchetterie. Par une chance incroyable, sa maman, qui est une de mes contemporaines, lui a demandé d'attendre, car elle avait pensé à mon statut de ferrovipathe. Aussitôt dit, aussitôt fait, je me rends au domicile du couple et prends ainsi connaissance du matériel en question (éléments de voie au système "continu deux rails", un TGV LIMA, une locomotive de manoeuvre V 260 Diesel DB de FLEISCHMANN, ainsi que deux machines MAERKLIN en "alternatif trois rails", soit la petite locomotive-tender No 3029 - carrosserie en mauvais état, qui sera remplacée à la prochaine occasion -, mais également une splendide pièce de bel aspect, en la personne d'une Ae 6/6 11414 - No de catalogue 3050 et produite entre 1964 et 1985 - arborant les armoiries vaudoises (par contre, la machine réelle portait le numéro 11422). Je prends donc possession de ces deux machines et, sitôt arrivé auprès de mon réseau, je plaçe l'Ae 6/6 sur la voie. Mise sous tension et en route pour un court trajet aller et retour haut-le-pied. Fonctionnement absolument parfait, sans la moindre des hésitations, alors que ce modèle n'a pas été utilisé depuis des mois, voire peut-être des années (la fiabilité du "trois rails alternatif traditionnel", c'est tout simplement cela). Je constate que cette machine est équipée de ses deux pantographes allemands No 8 d'origine, également en parfait état (qui seront toutefois remplacés par des pantographes suisses HAG en temps opportun), alors que les feux frontaux étaient enclenchés simultanément des deux côtés pendant la marche, car alimentés dès le "point de soudure principal", où aboutissent, entre autres, les prises de courant inférieure (frotteur-ski) et supérieures (pantographes).
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Une fois la course d'essai terminée, je démonte la caisse de la machine, afin d'effectuer un contrôle général et un graissage des paliers du rotor du moteur de traction, ainsi que des essieux et engrenages de transmission. Avec plaisir, je constate que les deux balais du moteur de traction sont carrément à l'état de neuf. Quant aux essieux-moteurs, un bandage adhérent en caoutchouc manquait sur une des six roues motrices entraînées du bogie moteur; disposant d'une réserve de ces bandages, la réparation put ainsi immédiatement s'effectuer. La seule intervention importante fut le raccord, par soudure, des chacun des câbles d'alimentation des deux ampoules des feux frontaux (conduits lumineux en plastique) à chacune des deux bornes de sortie de la bobine double du stator (bornes qui sont elles-mêmes raccordées aux deux positions de l'inverseur de marche), de façon à ce que chaque groupe de ces feux s'enclenche alternativement et correctement selon le sens de marche de la locomotive. J'ai également procédé à la pose de nouveaux écussons "Vaud", car ceux d'origine étaient quelque peu défraîchis. En outre, les crochets d'attelage avaient une légère tendance à "piquer du nez"; je les ai donc redressés en conséquence.
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Nouvelle course d'essai haut-le-pied, puis immédiatement prise de service en tête du lourd train de marchandises (wagons majoritairement métalliques, dont certains chargés) de 56 essieux (soit environ 800 à 1'000 tonnes en chiffres ronds dans la réalité). Traction sans aucune difficulté, ainsi que qualités de commutation et de roulement optimales. Encore une fois, la technologie électromécanique traditionnelle constituera toujours la meilleure des garanties au niveau de la simplicité, de la robustesse, de la durabilité et, finalement et tout simplement, de la fiabilité.
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Et dire que, sans la perspicace intervention de ce couple ami, ce magnifique modèle de l'une des plus emblématiques locomotives suisses allait être jeté aux ordures sans ménagement. Quel crime de lèse-majesté cela aurait-il donc pu être !
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Avec ce nouveau modèle, je possède désormais trois Ae 6/6 MAERKLIN "11414" soit une avec l'écusson original de Berne, la deuxième armoriée aux armes de Fribourg (11417 dans la réalité) et finalement cette troisième unité arborant fièrement l'écusson vaudois "Liberté et Patrie" !
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Ci-dessous, voici donc trois photographies de cette nouvelle pensionnaire de mon réseau.
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