Mon ami ferrovipathe fribourgeois m'a confié quatre wagons de marchandises Tin-Plate 0 BUCO, dans le but d'améliorer leur aspect selon les critères appliqués sur les wagons de ma collection personnelle et décrits à maintes reprises dans ce Blog, travaux que j'estime donc inutile de présenter à nouveau. J'ai ainsi amélioré un wagon plat M6 à ranchers, deux wagons (chariots N2 A et N2 B) pour le transport des longs bois ou autres marchandises de grandes dimensions, ainsi qu'un wagon-citerne SHELL à deux essieux.
.
Transformation du wagon-citerne SHELL:
.
Il s'agit d'un modèle de wagon CFF de 16 cm de longueur hors tampons, qui comporte deux importantes erreurs, soit a) la couleur jaune de sa bonde et b) l'absence de plateforme avec vis de frein visible ou de vigie de garde-freins. En ce qui concerne les anciens wagons-citernes CFF à deux essieux, ils ont tous sans exception été munis soit d'une plateforme frontale, soit d'une vigie de garde-freins d'ancien type (produites entre 1896 et 1923) de couleur uniformément grise (cela s'appliquait également aux wagons mono et bi-foudres). En outre, dans la réalité, ce type de wagon CFF n'a jamais reçu de bonde de couleur jaune, les couleurs grise ou gris-argent, rehaussées par la présence de l'indispensable bande noire centrale demeurant la règle absolue. Lors de la réception de ce wagon, j'ai immédiatement constaté l'aspect défraîchi de la bonde, alors que le châssis, les essieux avec leur imitation de la suspension reposant sur les boîtes à paliers lisses, les tampons et les crochets d'attelage étaient fort heureusement restés en excellent état.
.
Suite à mes multiples recherches sur Internet au sujet des anciens wagons-citernes européens à deux essieux, j'ai constaté que la SNCF comptait un grand nombre de ceux-ci non munis de la plateforme frontale ou de la vigie de garde-freins, que ces wagons aient servi au transport du vin, des hydrocarbures ou des produits chimiques, ce qui correspond donc pleinement au wagon SHELL BUCO en question. Cela s'applique également aux wagons BUCO bi-foudres de 16 cm. de longueur hors tampons, sans plateforme ni vigie, qui ne devraient donc reproduire que des wagons français. Décision a donc été prise de réaliser un wagon SNCF pour le transport des hydrocarbures, arborant la marque TOTAL, marque bel et bien française. Sur les wagons-citernes SNCF de cette époque, n'apparaissait que les plaques d'immatriculation SNCF avec la gare d'attache (plaques fixée généralement à gauche sur chacun des deux flancs latéraux du châssis), alors que la raison sociale n'était représentée qu'au moyen de l'emblème de la marque du produit transporté, placé sur la bonde de chacun des deux côtés latéraux.
.
Voici donc les divers travaux exécutés en conséquence:
.
Démontage de la bonde avec sa paire d'échelles d'accès à l'orifice supérieur de remplissage et nettoyage
Suppression de la paire de plaques de la raison sociale, placées à droite des longerons latéraux du châssis
Peinture en gris-argent de la bonde et, après séchage, confection et pose de la bande noire centrale
Confection, impression (sur papier satiné blanc de 100 gr/m2) et pose par collage des effigies “TOTAL” sur les flancs latéraux droits de la bonde
Confection, impression (sur papier satiné blanc de 100 gr/m2) et pose par collage de la paire de plaques d'immatriculation SNCF sur les plaques CFF, placées à gauche de chacun des deux longerons du châssis; dimensions: largeur 17 mm. et longueur 36 mm.
Remontage de la bonde terminée sur ses supports, ainsi que de la paire d'échelles d'accès à l'orifice supérieur de remplissage; ces supports étant évidés, ceux faisant face aux plaques de droite désormais supprimées, ont été fermés par un carton collé de 10 mm. x 21 mm., épais de 0,5 mm et finalement peint en gris
Le wagon, totalement terminé, est ensuite incorporé dans un train de marchandises de mon réseau, pour ainsi effectuer son parcours d'essai dans son nouvel aspect français, SNCF nettement plus réaliste que dans celui de son état d'origine.
Essai parfaitement concluant; ce wagon est à nouveau placé dans sa boîte, ainsi que les trois autres wagons dans chacune de leurs boîtes respectives, pour être restitués en temps opportun à leur propriétaire.
.
Pour la petite histoire:
.
Entre les années 1960 et 1980, dans la gare de triage de St-Triphon desservant les Raffineries du Sud-Ouest de Collombey, il m'a été possible d'admirer un grand nombre de wagons-citernes en majorité suisses mais également européens, fort heureusement encore pour la plupart d'entre-eux à deux essieux, de toutes marques et de toutes provenances, soit de Suisse, de France, d'Italie, d'Allemagne, de Belgique et même de Suède (oui, à ce sujet, je me suis trouvé en face d'un fameux “ESSO Mycket Eldfarligt” SJ, que MAERKLIN a reproduit en HO -, etc., etc.), types de wagons hélas aujourd'hui disparus et remplacés par de fort disgracieux véhicules hyper surdimensionnés à quatre essieux, désormais sans plus aucun intérêt pour moi !
.
Conclusion:
Fort des arguments cités ci-dessus, je ne peux donc que me permettre de recommander aux ferrovipathes collectionneurs-exploitants de Tin-Plate 0, d'améliorer l'aspect de leurs wagons, tout en respectant bien évidemment le style particulier de chaque constructeur (à ce sujet, je détiens un grand nombre d'inscriptions techniques et de raisons sociales suisses et européennes, ainsi qu'un grand choix de logos de diverses marques), mon Blog décrivant parfaitement ces travaux dans les divers chapitres précédents relatifs aux améliorations apportées au matériel roulant de mon réseau.
.
Ci-après quelques photographies de la transformation de ce wagon-citerne.