Actuellement, sur notre territoire helvétique, seules les deux gares de Wilchingen-Hallau et de Neunkirch sont encore équipées de signaux mécaniques allemands, en principe placés à droite de la voie, puisque la circulation des trains s'effectue uniformément de ce côté-là; toutefois, pour des raisons d'emplacement ou environnementales, il peut arriver que ces signaux aient dû être installés sur le côté gauche de la voie (la dernière illustration de ce chapitre le confirme ainsi pleinement). Ces équipements mécaniques sont donc les suivants :
- Lanternes d'aiguille pivotantes
- Signaux avancés d'entrée sous forme de disques basculants
- Signaux principaux d'entrée, formés d'un ensemble, comprenant le sémaphore à une ou deux ailes (pour
- Signaux principaux de sortie, sous la forme d'un sémaphore à une aile et placés à droite de chacune des
Le fonctionnement de ces signaux, ainsi que leur signification, correspondent, à une exception près, à ce qui existait en Suisse (en Allemagne, apparaît une flèche indicatrice du sens de l'entrée ou de la sortie déviée en gare - donc à gauche ou à droite -, flèche placée au centre du mât de certains signaux avancés, sous le disque basculant) ; actuellement, sur l'entier du réseau CFF, seuls subsistent encore les sémaphores de sortie, côté Grenges-Sud, de la gare de triage de Biel-Mett (Bienne-Mâche en français). De même, ces signaux étaient desservis par des appareils germano-suisses semblables, entre autres ceux des types « Bruchsal » et « Judel », avec leviers et câbles de commande longeant les voies entre les signaux avancés et ceux de sortie, câbles reliant également les aiguillages et les divers signaux de man½uvre ; ces câbles passaient par des socles équidistants, dans lesquels étaient fixés les poulies, permettant ainsi les mouvements alternatifs des câbles en question, mouvements nécessaires à l'ouverture et à la fermeture des signaux, ainsi que pour la disposition des aiguillages en position droite ou déviée.
Grâce à l'extrême gentillesse de nos amis, nous nous sommes rendus en voiture à Wilchingen-Hallau et à Neunkirch, afin que je puisse photographier les signaux en question. Ainsi, j'ai non seulement pu admirer le fonctionnement de ceux-ci (ligne bien fréquentée – au minimum deux paires de trains par heure -), mais également écouter, avec une profonde émotion, leur attachant bruit d'ouverture et de fermeture, une musique qui me manquait douloureusement, car je ne l'avais plus entendue depuis des décennies sur nos voies CFF.
Nous nous sommes également rendus par train, de Bad-Säckingen à Lindau (ville absolument splendide, en raison, entre autres, de son patrimoine architectural séculaire admirablement protégé, ainsi que de son emplacement en bordure du Lac de Constance), via Schaffhouse, Singen et Friederichshafen. Entre Radolfzell et Friedrichshafen (côté Nord), ainsi que peu après Lindau en direction de Friedrichshafen (côté Sud), subsistent encore quelques stations toujours équipées de ces bouleversants signaux mécaniques du temps jadis. Ce sont dans de tels instants, que l'on peut vraiment s'enthousiasmer et s'émouvoir d'être l'heureux possesseur-exploitant d'un réseau HO en voie « M » de MAERKLIN, comprenant d'anciens aiguillages et signaux mécaniques, accessoires qui reproduisent ainsi, à ce que je considère comme une des perfections encore absolument inégalées jusqu'à ce jour en matière d'exploitation ferroviaire modèle, moments que je viens de tout simplement vivre réellement et intensément !
De surcroît, à titre historique, nous devons demeurer conscients que, durant la Deuxième Guerre Mondiale, la Deutsche Reichsbahn Gesellschaft (DRG) a loué plusieurs locomotives à vapeur CFF du type C 5/6, ceci afin, qu'entre autres, les indispensables transports de charbon, en provenance de l'Allemagne et à destination de la Suisse du Nord-Est, puissent toujours régulièrement s'effectuer ; ces C 5/6 ont donc parcouru ce fameux Südbahn et ont, bien évidemment salué, au passage lors de leur franchissement, ces quelques rares signaux mécaniques, qui existent encore plus de septante ans après ces lointains événements. Ainsi donc, exploiter un chemin de fer modèle de type suisse, à l'aide de signaux mécaniques allemands, ne s'avèrera donc finalement jamais choquant; tout au plus, ajouter une bande blanche en diagonale sur les faces des disques basculants des signaux avancés. Par contre, sur un réseau suisse, il n'y a jamais eu de signaux avancés, munis de la flèche indicatrice du sens de l'entrée ou de la sortie déviée en gare !
Ci-dessous, quelques photographies emblématiques à nulles autres pareilles, prises de vues réalisées entre Wilchingen-Hallau et Neunkirch et que je considère, carrément et bien évidemment, comme de l'authentique « signalo-ferroviairo-thérapie » !


