En me rendant à Lausanne, en date du 13 mars 2019 à destination du Magasin « TGV Trains Miniatures » pour acquérir des fiches, des câbles et des socles d'éclairage, mes yeux tombèrent sur un modèle « Tin-Plate » à l'écartement 0 de la locomotive HAG No 1101 de couleur verte, que j'ai examinée en détail. En raison de son aspect encore relativement en bon état, mais surtout de son prix plus qu'honnête, je n'ai pas pu résister et j'ai immédiatement décidé de l'acquérir. Sitôt arrivé à domicile, je l'ai mise sous tension et activée, en branchant les deux câbles (phase et masse) du transformateur BUCO de 25 watts « Mécanicien de locomotive/Lokomotivführer/Macchinista » aux prises frontales extérieures de cette machine et destinées à l'éclairage des voitures voyageurs. Au premier abord, bien qu'elle fonctionne, il est aisé de détecter qu'un bon graissage s'avère nécessaire, ce qui fut fait. J'ai également ajouté quelques gouttes de ZIPO (essence pour briquets) sur le cylindre multi-contacts de l'inverseur de marche, afin de garantir une commutation des plus optimales possibles. Une nouvelle mise sous tension me permit d'apprécier son fonctionnement devenu carrément magnifique. Au cran « 8 V. » du transformateur, les deux essieux moteurs se mettent déjà à tourner, alors qu'au cran maximal « 16 V. », l'allure correspond à une locomotive tractant un train direct en pleine marche, ceci dans une musique électromécanique des plus omniprésentes qui soient (chant du moteur de traction et des engrenages). En raison du poids important de cette locomotive (caisse en fonte injectée), ainsi que du volume du moteur de traction, la puissance ne peut être qu'importante, la destinant prioritairement tout naturellement en tête de lourds trains directs du trafic intérieur et express du trafic international ou de longs convois de marchandises de transit, alors que ma 314 L BUCO, d'une puissance plus basse que la 1101 HAG, convient mieux en tête d'un train de voyageurs ou de marchandises de moyenne importance. Par contre, sur ma 1101 HAG, j'ai constaté que trois ampoules ne fonctionnaient pas. Une commande en bonne et due forme à Peter Wülser de Wohlhusen et le tour est joué. D'autre part, ma 1101 (disposition des essieux « 2-B-1 » ou « 2/5 ») est conçue pour tracter un convoi avec le bogie porteur en tête, ceci en raison du fait que la paroi frontale, munie d'une paire de prises de courant pour l'éclairage - celle reliée à la phase a été peinte en rouge - des voitures voyageurs, ne comporte que le feu frontal, cependant réglementaire, en bas à droite. Par contre, comme il s'agit d'un modèle relativement rare, j'ai décidé de modifier le moins possible l'aspect général de cette machine, ceci tant au niveau de l'esthétique, des couleurs utilisées (gris pour le toit, vert CFF pour la caisse, rouge pour les deux lignes de toiture, noir pour les chasse-corps et à nouveau rouge pour les roues motrices et porteuses) ou encore de celui de l'appareillage électromécanique. Par contre, les diverses mais nécessaires améliorations, que j'ai pratiquées sur cette machine, sont les suivantes : l'application d'une nouvelle peinture grise du toit, celle d'origine étant passablement défraîchie et griffée, et une nouvelle peinture en rouge des deux lignes de toiture, alors que la caisse a reçu quelques menues retouches en vert CFF (obtenu en mélangeant du vert ordinaire avec du noir). De surcroît, afin de réaliser une parfaite harmonie avec ma locomotive BUCO 314 L, la 1101 HAG a reçu, en remplacement des pantographes « jouet » d'origine, une nouvelle paire de pantographes fonctionnels BUCO (également fournis par Peter Wülser de Wohlhusen).
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Quant aux chasse-corps d'origine, ils m'apparaissaient hélas totalement irréalistes. C'est la raison pour laquelle, j'ai confectionné de nouveaux chasse-corps, absolument identiques à ceux équipant ma locomotive BUCO 314 L. Pour atteindre cet objectif, j'ai tout d'abord dévissé la paire de chasse-corps HAG, puis j'ai coupé les extrémités recourbées près des roues porteuses adjacentes, de façon à ce que ne subsiste que le centre de ces deux pièces, qui sont vissées sur les châssis du bissel et du bogie porteurs. Après un usinage adéquat, j'ai remonté ces pièces à leur place originale ; ensuite, par collage, j'ai placé les nouveaux chasse-corps en carton d'un millimètre d'épaisseur contre la partie recourbée en direction des rails et je les ai peints en gris-clair : j'en ai profité pour également peindre dans la même couleur les assiettes des deux paires de tampons frontaux, conférant au tout un authentique aspect frontal de locomotive suisse des années 1940-1950, s'harmonisant ainsi de surcroît à la perfection avec ma locomotive BUCO 314 L. A ce sujet, il ne faut pas omettre de préciser, que les locomotives électriques CFF, avec essieux porteurs, ont toutes été munies de chasse-corps de ce type soit, par unité, une paire de triangles, dominant chacun le rail le concernant, et reliés entre eux par une traverse de maintien dans leur partie supérieure. Au niveau des CFF, les dernières machines à recevoir de tels chasse-corps furent l'Ae 8/14 11852 de 1939, l'Am 4/6 1101 de 1941 et les Ae 4/6 10801 à 10812 de 1941 à 1945. Pour réaliser ces chasse-corps de remplacement, j'ai tout d'abord photographié un des deux de ceux-ci équipant ma locomotive BUCO, puis j'ai transféré l'image sur l'ordinateur. Lorsque j'ai ouvert le dossier « Excel », j'ai transféré l'image, puis l'ai adaptée aux mêmes dimensions que le chasse-corps original BUCO, soit 45 mm de longueur totale et 13 mm de hauteur au niveau des triangles d'extrémité, placés exactement au-dessus des rails. Après l'impression en quatre exemplaires de l'image sur papier de 100 gr/m2, je les ai collées sur un carton d'un millimètre d'épaisseur et, après séchage garanti, j'ai découpé le tout. L'impression en quatre exemplaires est nécessaire, car deux triangles sont ensuite découpés, collés indépendamment sur un carton d'un millimètre d'épaisseur et finalement apposés sur les premiers triangles, de façon à mettre en relief ceux-ci, ceci conformément à la réalité (la traverse de maintien apparaît donc en retrait par rapport aux triangles).
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Après plus de 60 ans, il est tout à fait logique, que cette machine se soit présentée avec quelques « outrages » du temps, mais c'est finalement ce qui en fait son charme, car elle a intensément vécu et probablement enchanté plus d'un ferrovipathe au cours de sa vie. Au niveau de l'inversion du sens de marche, de la même manière qu'en ce qui concerne le système BUCOMATIC appliqué sur la 314 L BUCO, celui-ci est également du type électromagnétique à surtension télécommandée. Par contre, la 1101 HAG, en raison du volume de sa partie électrique, nécessite toutefois l'utilisation d'un transformateur d'une puissance minimale de 30 watts, ceci afin que l'inverseur de marche fonctionne efficacement ; cet inverseur peut aussi être commandé manuellement, grâce à une poignée latérale, commandant la rotation par quarts de tour du cylindre multi-contacts et apparaissant sous la caisse, côté gauche dans le sens de l'avant (bogie porteur à deux essieux) de la machine ; cette poignée a été repeinte en rouge, car défraîchie. Au sujet des pantographes fonctionnels, il ne faut pas omettre de relever, qu'à l'époque, certains modèles 1101 et 11852 HAG étaient déjà équipés d'origine de ces fameux et magnifiques pantographes modèles BUCO.
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Pour réaliser son modèle 1101, HAG s'est inspiré de la locomotive CFF Am 4/6 1101, notamment au niveau des trois fenêtres d'égales dimensions de chaque paroi frontale, ainsi que du grand panneau latéral sur un côté qui, sur le modèle, est également démontable, permettant ainsi d'avoir accès à la paire de balais du moteur de traction monophasé série à courant alternatif à collecteur et stator bobiné (en allemand: "Einphasen-Reihenschluss-Wechselstrom-Triebmotor mit Kollektor und gewickeltem Stator" - prononcer avec l'accent suisse, en "roulant les r", car cela fait nettement plus sérieux et nous plonge ainsi dans l'ambiance emblématique de BBC et de MFO de l'époque -). Il faut cependant admettre, que la 1101 HAG est un modèle « Tin-Plate » de dessin libre, correspondant bel et bien au style d'une locomotive suisse des années 1940-1950 (notamment en ce qui concerne les faces frontales, moins arrondies mais dont l'aspect demeure toutefois très proche de celui des Ae 4/4 BLS et des Re 4/4 I CFF de la deuxième série 427 à 450, renumérotées 10027 à 10050 au début des années 1960). D'ailleurs HAG a également produit ce modèle à la couleur brun BLS (rappelant ainsi les fameuses Ae 4/4 de la série 251 à 258) modèle qui, par contre, s'avère infiniment plus rare que celui à la couleur vert CFF ! En ce qui concerne les chasse-corps originaux du modèle de couleur brune, je pense qu'il faut également les modifier, de façon à ce qu'ils offrent un aspect aussi proche que possible de ceux équipant les Ae 4/4 BLS !
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En ce jour du 17 avril 2019, de la même manière qu'en date du 10 mars dernier au sujet de ma locomotive BUCO 314 L (voir le chapitre précédent), j'ai procédé à la mise en service de ma locomotive HAG 1101 après son importante remise en état. Ainsi, à 10.45 h., en tête d'un train de marchandises, toujours sur un petit ovale de voie posé sur la table de la cuisine, elle effectua ses premiers tours de roue après probablement plusieurs années d'inactivité. Fonctionnement merveilleux aux crans 10 V. ou 11 V. du transformateur BUCO "Mécanicien de locomotive/Lokomotivführer/Macchinista" (les crans 12 V. à 16 V. ne peuvent être utilisés que dans le cas d'une traction d'un très lourd convoi, de surcroît chargé, et pouvant atteindre 20 à 30 wagons), ce qui ne sera par contre jamais le cas sur mon futur mais modeste réseau. Par contre, sur la face arrière de cette machine (côté des prises d'éclairage des voitures et de l'essieu porteur du type bissel), j'ai remplacé l'attelage HAG d'origine par un attelage BUCO, ceci en raison du fait que l'attelage HAG (très massif), butte contre les tampons lors du franchissement des courbes au rayon de 37,5 cm, provoquant ainsi le déraillement du premier wagon. L'attelage BUCO étant, d'une part, nettement plus fin et, d'autre part, beaucoup plus réaliste, le problème a été réglé à ma complète satisfaction. En outre, le bogie porteur de tête comportait une sorte de butée centrale verticale, qui gênait le franchissement de ces courbes de 37,5 cm de rayon; je l'ai promptement éliminée, ce qui a d'emblée réglé la situation. Maintenant, je dispose d'une locomotive parfaitement fonctionnelle pour être intensivement exploitée sur mon futur réseau en compagnie de sa soeur, la 314 L de BUCO.
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Ci-dessus, la 1101 HAG dans son aspect d'origine (notamment au niveau des pantographes, des chasse-corps et des assiettes de tampons de couleur noire), avec vue sur la face frontale "avant" et, ci-dessous, vue sur la face "arrière", munie de la paire de fiches destinées à l'éclairage des voitures voyageurs. De la même manière que dans la réalité sur l'Am 4/6 1101, le grand panneau central est démontable et permet ainsi d'accéder à la paire de balais du moteur de traction monophasé série à collecteur et stator bobiné. Au bas de la caisse, à gauche au-dessus de l'essieu intérieur du bogie porteur, apparaît également la poignée destinée à la commande manuelle de l'inverseur de marche
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Ma 1101 revisitée et affichant dorénavant des assiettes de tampons peintes en gris clair, une paire de chasse-corps CFF enfin réalistes et de même couleur alors que, pour couronner le tout, une paire de magnifiques pantographes BUCO trônent majestueusement sur la toiture. De surcroît, la poignée de la commande manuelle auxiliaire de l'inverseur de marche a reçu une nouvelle peinture rouge.
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Détail d'un chasse-corps BUCO, qui a été photographié, transposé sur "Excel" aux dimensions adéquates, imprimé sur papier blanc satiné de 100 gr./m2, puis collé sur du carton d'un millimètre d'épaisseur, carton à son tour minutieusement découpé et enfin collé sur le chasse-corps HAG usiné en conséquence
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A gauche, face frontale de ma locomotive BUCO 314 L et, à droite, face frontale de ma 1101 HAG, locomotives toutes deux revisitées et affichant ainsi désormais d'authentiques "visages ferroviaires helvétiques" emblématiques des années 1940-1950
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Les deux soeurs réunies
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Le train de marchandises, ici parfaitement résumé, soit: une voiture voyageurs à plateformes ouvertes pour l'agent de train et quelques rares voyageurs, un wagon couvert, un wagon-citerne, un wagon tombereau, un wagon plat et enfin un wagon bi-foudres). L'aiguillage a servi d'essai, pour déterminer la qualité de son franchissement en position déviée par cette machine tout de même relativement longue (24 cm) pour des courbes d'un rayon si modeste (R. 37,5 cm); là également, aucun problème détecté. En outre, en comparant les premières photographies de cette locomotive à l'état d'origine, il est aisé de constater, qu'entre temps et à titre d'opération finale, les corps de toutes les roues ont reçu une nouvelle peinture rouge, plongeant de ce fait le ferrovipathe dans l'ambiance d'une locomotive ayant bénéficié d'une révision "R1" (partie mécanique).
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L'accentuation des courbes au R. 37,5 cm se remarque immédiatement... et cependant le convoi roule parfaitement bien, sans le moindre comportement douteux