Au niveau du modélisme ferroviaire en général, la locomotive Ae 4/6 a été très fidèlement reproduite par certaines marques, notamment à l'échelle HO (FULGUREX, MOREP, ROCO, etc.) et plus rarement à l'écartement 0 (entre autres jadis par la firme suisse disparue LEUTHOLD, ainsi que par divers talentueux modélistes constructeurs privés) ; par contre, en ce qui me concerne, c'est cependant au travers des locomotives BUCO 304 et 314, reproduisant cette locomotive d'une manière très simplifiée et cependant essentielle, que je retrouve vraiment l'esprit à nul autre pareil de ces merveilleuses Ae 4/6 « 10800 » du Saint-Gothard, machines « Tin-Plate » concrétisées par leur caisse en tôle nervurée, leurs fenêtres et leurs persiennes d'aération conformes à la réalité, ainsi que leurs faces frontales – leur « visage » -. Bref, ces détails si attachants, voire carrément bouleversants, sont ainsi à tout jamais déterminants. A ce sujet, bien que j'aie pu, entre autres, admirer à maintes occasions le modèle HO produit par ROCO pour son exceptionnelle finesse, je ne l'ai cependant pas acquis car, au fond de moi, je sentais que quelque chose manquait, très probablement en raison de sa caisse en matière synthétique inerte; par contre, si ce modèle avait été produit en fonte injectée, par HAG ou MAERKLIN à l'échelle 1/80ème au lieu de 1/87ème pour la caisse, je l'aurai alors certainement acquis. C'est en me rendant à la Bourse de Berne, en saisissant à pleines mains une 314 BUCO en tôle, affichant d'émouvants stigmates de machine ayant vécu depuis près de soixante ans (tout en demeurant encore en bon état général) et fleurant bon le métal, l'huile, et les circuits électriques d'autrefois (donc bien vivante) et qui allait désormais m'accompagner, que le déclic s'est produit; c'est à cet instant précis que l'Ae 4/6 du Saint-Gothard (elle aussi dégageant son exquis parfum électromécanique gravé en ma mémoire) s'est ressuscitée et m'est ainsi apparue dans toute son émouvante beauté !
Dès les débuts de l'électrification des CFF, dès 1919 déjà et durant les années suivantes, la commande multiple fut appliquée, sous forme d'essai, sur quelques véhicules-moteurs. A titre de premier exemple, les deux prototypes SLM-MFO Be 3/5 12201 et Be 4/6 12301 en avaient d'emblée été équipés ; ainsi agencées, ces deux locomotives accouplées pouvaient tracter un convoi de 500 tonnes à 50 km/h sur la Ligne du Saint-Gothard. Cependant, pour diverses raisons (entre autres non utilisation de ces deux prototypes sur la Ligne du Saint-Gothard) et peu après leur mise en service, la commande multiple fut supprimée, car probablement que très rarement, voire peut-être même jamais utilisée en service régulier. En 1920, les Be 4/6 12311 et 12312, par contre en service intensif sur la Ligne du Saint-Gothard, entre 1920 et 1924, en furent également équipées à titre d'essai, application également abandonnée peu après (dès 1924, seules les Be 4/6, munies du frein électrique sur résistances - série 12313 à 12342 - circulèrent quotidiennement jusqu'en 1962 sur cette ligne, alors que les machines de la série 12303 à 12312, sans frein électrique, étaient principalement utilisées dans le Troisième Arrondissement dépendant de Zürich); quant au prototype 12302, qui servit de modèle pour la série, il était majoritairement utilisé dans la région Berne - Bienne - Olten et finit sa vie (en 1965) à la gare de triage de Renens, suite à la mise au rebut du prototype précédent 12301, par suite de son incendie en 1963. Au niveau de la commande multiple, il faudra attendre les années 1940, pour que cette particularité soit réintroduite à une plus grande échelle (entre autres les fourgons automoteurs RFe 4/4 601 à 603 en 1940, les locomotives Ae 4/6 10801 à 10812 entre 1941 et 1945 et Re 4/4 401 à 426 de 1946 à 1948, renumérotées 10001 à 10026 entre la fin des années 1950 et le début des années 1960). Au milieu des années 1960, les Ae 4/7 « Sécheron » 10939 à 10951 et 11009 à 11017 (11 paires de deux machines) reçurent également la commande multiple, ce qui leur a permis, de remorquer durant une vingtaine d'années (précisément jusqu'en 1996), majoritairement sur les lignes du Plateau suisse et du Simplon jusqu'à Brigue, les trains de marchandises les plus lourds et les plus impressionnants (deux Ae 4/7 en plein effort produisaient l'un des cantiques ferroviaires les plus bouleversants qui soient, hélas plus jamais égalés jusqu'à ce jour). Cependant, en ce qui me concerne, l'unité multiple de deux locomotives Ae 4/6 « 10800 », tant en tête d'un lourd express international, que d'un interminable train de marchandises de transit, est celle qui m'apparaît comme la plus emblématique et la plus élégante qui ait à tout jamais existé sur la Ligne du Saint-Gothard ; à ce sujet, Feu Hans Schneeberger, émérite ingénieur de traction CFF, hélas décédé en 1995 à l'âge de 64 ans dans un accident de voiture, comparait une unité multiple de deux Ae 4/6 à un authentique "cheval fougueux" (feuriges Pferd), comparaison vraiment digne du spectacle audio-visuel à nul autre pareil, que ces machines étaient en mesure d'offrir à tout un chacun. Actuellement, au niveau des locomotives CFF encore vraiment dignes de ce nom, la commande multiple est appliquée sur les locomotives Re 4/4 II et III, ainsi que sur les Re 6/6, locomotives dont la technologie est absolument commune. En conclusion à ce chapitre, une unité multiple de locomotives « Ae 4/6 » BUCO 304 ou 314 demeure ce que le modélisme ferroviaire « Tin-Plate » helvétique produit, encore à ce jour grâce à la Firme BUCO à Bauma, de plus magnifique ! BUCO à Bauma demeure actuellement la seule et unique fabrique suisse de matériel ferroviaire "Tin-Plate", alors qu'Ameba à Wetzikon et Peter Wülser à Wohlhusen produisent diverses pièces de rechange pour le matériel "Tin-Plate" des marques MAERKLIN, BUCO et HAG.
A la fin mai 1983 (en cette année 2017, 34 ans se sont déjà hélas écoulés), alors encore en parfait état de marche, les deux ultimes Ae 4/6 10805 et 10811 se sont rendues, par leurs propres moyens, se faire dépecer aux Ateliers Principaux de Bellinzone, puis se faire remorquer pour définitivement tragiquement mourir dans le cimetière ferroviaire de Biasca, lieu qui a vu expirer, entre autres, des locomotives à vapeur C 5/6, ainsi que la totalité des emblématiques Be 4/6 et "Crocodiles" mises au rebut entre le milieu des années 1960 et le début des années 1980, un lieu donc chargé d'une dramatique histoire à nulle autre pareille ! Je le reconnais pleinement, je n'ai jamais pu accepter de faire le deuil de ces locomotives Ae 4/6 vénérées. C'est la raison pour laquelle, la possession d'un modèle BUCO s'avère ainsi amplement justifiée. Ci-après, en attendant peut-être un jour, ceci selon mes possibilités financières de petit retraité, la reconstitution d'une unité multiple « Tin-Plate » d'un couple « d'Ae 4/6 » 314 L BUCO, voici, ci-dessous entre autres, les quelques prises de vues de ma 314 L, désormais finalisée dans ses plus beaux atours.
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Elektrolokomotive der SBB, 1'B1', 20 Volt. In grün (Kasten und Dachisolatoren),
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Hersteller/Fabricant: Buco (Bucherer, Diepoldsau SG)
Spielzeugart/Genre de jouet: Lokomotive/Locomotive
Artikel-Nr./Numéro d'article: 314 L (41918)
Baujahre/Années de production:1953-1959
Spur-Maßstab/Ecartement-Echelle: 0 (1/43,5 à 1/45ème)
Länge über Puffer/Longueur hors-tampons: 21,5 cm
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Beschreibung/Description:
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20 Volt Elektrolokomotive der SBB, Achsenfolge 1'B1', in grün, grau, rot und schwarz,
mit gefederdeten Stromabnehmern, Wendeschalter "Bucomatic" und auf jeder Stirnseite
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En outre, à titre de renseignement complémentaire important, les machines 314 et 314 L ne se produisent plus depuis 1959, ce qui font d'elles des modèles de collection à la fois très rares et très chers, surtout s'ils sont encore en bon état général, que ce soit aux niveaux de l'aspect et, bien évidemment, de leur fonctionnement.
