A titre de première amélioration, avant de prendre une telle décision, j'ai longtemps hésité à « franchir le cap », craignant par-dessus tout d'endommager l'inscription « BUCHERER » figurant au bas de l'imitation de la porte frontale centrale des deux cabines de conduite de ma locomotive « Tin-Plate » BUCO 314.
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Afin de reproduire la passerelle rabattable frontale d'intercommunication, j'ai donc opté pour réaliser cette passerelle par impression sur une feuille de papier « Bristol » blanc satiné de 140 gr./m2. Pour ce faire, j'ai d'abord cherché une illustration en couleurs suffisamment grande, représentant une Ae 4/6 parfaitement prise de face, où apparaît donc cette fameuse passerelle rabattable ; ensuite, j'ai téléchargé cette image, pour finalement la modifier et ne laisser apparaître que la passerelle en question, ceci grâce à un programme installé par mon petit-fils Niels. Après transfert de cette image transformée sur « Excel », ceci afin de déterminer (après plusieurs essais) les dimensions exactes de l'imitation de la passerelle, soit 14 mm. de large et 12 mm de hauteur, j'ai ensuite effectué l'impression de cette image en deux exemplaires, puis finalement découpé le pourtour exact de chacune des deux passerelles imprimées (notamment en arrondissant quelque peu les angles, comme cela existait dans la réalité ; il ne restait plus qu'à les disposer correctement au bas de chacune des deux faces frontales de ma 314 L. Afin d'éviter tout risque, je n'ai appliqué qu'un mince filet de colle au bas du carton découpé, pour le fixer uniquement au centre, sur la partie supérieure de la poutre porte-tampons. Par contre, au moyen d'un stylo-feutre, j'ai dû renforcer la couleur noire du cadre rectangulaire apparaissant au centre de ces deux imitations de passerelles, ce cadre servant dans la réalité aux cheminots, entre autres chargés de la régulation des véhicules-moteurs, à inscrire à la craie le numéro du prochain train à tracter ou du numéro de la prochaine prestation à effectuer (course haut-le-pied, locomotive de renfort en tête, etc.), dès que la machine en question aurait quitté le dépôt ou, dans une gare terminus, tracterait un nouveau train ou effectuerait une nouvelle prestation. Bien évidemment, cette modification est également applicable sur les locomotives BUCO 304, par contre équipées de l'inverseur de marche manuel, alors que la face frontale y relative (arrière) est munie des deux feux frontaux factices (donc non fonctionnels) et des prises pour l'éclairage du train. Quant à l'autre face frontale (de tête), elle est la seule à être équipée de la paire de feux frontaux fonctionnels, mais sans prise d'éclairage (emplacement remplacé par le numéro de la machine, soit 304). Le ferrovipathe intransigeant peut donc, à l'aide d'un stylo-traceur ultra fin de couleur blanche indélébile, inscrire le numéro de son choix, en se basant sur ce qui a effectivement existé à l'époque sur les tableaux de service établis par les Dépôts d'Erstfeld et de Bellinzone, dépôts officiels d'attache pour cette série de douze machines.
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Quant à la deuxième de ces améliorations, bien évidemment, au sujet de ces dépôts d'attache cités ci-dessus, j'ai choisi de confectionner la paire de plaques ERSTFELD, lesquelles sont, conformément à la réalité, apposées sur chacune des deux parois latérales, en bas de caisse à droite, juste derrière les échelles d'accès aux cabines de conduite. Pour la "petite histoire", lors de leur mise en service entre 1941 et 1945, les douze Ae 4/6 furent toutes attribuées au Dépôt d'Erstfeld puis, au courant de l'année 1948, les locomotives 10807 à 10812 furent transférées au Dépôt de Bellinzone. A partir du milieu de l'année 1956 et jusqu'à la fin de leur vie, soit entre 1977 et 1983, elles furent toutes définitivement attribuées auprès du Dépôt du chef-lieu tessinois. Par contre, en juillet 1965 déjà, l'Ae 4/6 10801 fut hélas détruite dans un incendie à Maroggia-Melano, soit à mi-parcours entre Lugano et Chiasso.
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Suite à ces deux ultimes améliorations, cette machine m'offre, ainsi et désormais, l'authentique « visage » de cette locomotive bien-aimée, locomotive, disparue il y a trente-cinq ans déjà en cette année 2018, mais dont je demeure dès lors nettement mieux armé pour accepter d'en faire le deuil, les trois dernières illustrations de chapitre le confirmant ainsi aisément !
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Désormais, placée sur une étagère ajourée de mon salon, je puis ainsi la contempler, l'admirer et donc la vénérer à tout instant et ceci en toute sérénité. Avec ce chapitre se termine donc ma saga à la gloire des locomotives BUCO 304 et 314 !
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En provenance de Zürich à destination de Chiasso, voici l'arrivée en gare de Goeschenen de l'Ae 4/6 10803 durant les années 1960. La passerelle frontale d'intercommunication, sur laquelle figure le numéro du train direct "438" marqué à la craie, est bien visible
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Vue prise au début des années 1980 dans la zone du Dépôt d'Erstfeld. Vers la fin de leur vie, sur les deux machines Ae 4/6 10806 et 10808, les portes frontales furent condamnées et donc soudées, rendant par contre les faces de ces deux exemplaires très ressemblantes à celles des locomotives BUCO 304 et 314, qui n'ont jamais été munies d'origine de telles passerelles frontales d'intercommunication.
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Ci-dessus, ma 314 L présentant l'une de ses faces frontales encore dans son aspect d'origine et, ci-dessous, gros plan sur une de ses deux faces frontales, désormais munies de l'emblématique imitation des passerelles frontales rabattables d'intercommunication
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La fameuse plaque de dépôt, indispensable attribut ayant hélas aujourd'hui disparu sur l'ensemble des véhicules-moteurs CFF, ne pouvait donc pas manquer sur mon modèle "Tin-Plate" BUCO
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La voilà ma 314 L, entièrement rénovée et accouplée à une voiture voyageurs BUCO à quatre essieux, trônant majestueusement sur l'étagère du salon, dont un des rayons a été réservé afin de l'admirer, de la contempler et de la vénérer. Ainsi, le deuil de la machine réelle me sera dès lors devenu nettement plus supportable ! Désormais définitivement terminée, elle constitue un modèle absolument unique !
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Des visages, que l'on ne peut tout simplement pas se permettre d'oublier !
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Terminons dignement ce chapitre par une photographie de l'Ae 4/6 10809 à sa sortie de révision aux Ateliers Principaux de Bellinzone durant les années 1950. A mon avis, même si elle est en noir-blanc, c'est une des images les plus représentatives et les plus splendides qui ait pu être réalisées sur ce type de locomotive