Introduction :
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Désireux d'intensivement poursuivre mes recherches technico-historiques envers les locomotives électriques CFF du type Ce-Be 6/8 III, notamment au niveau de la période où ces machines se présentaient dans leur robe brune d'origine au niveau de la caisse centrale et des avant-corps (capots mobiles d'extrémité), ceci pour la simple et bonne raison, que je considère les modèles HO des locomotives MAERKLIN du type « CCS 800/3015 », comme les machines les plus emblématiques qui aient existé dans toute l'histoire helvético-européenne, voire carrément mondiale, des véhicules-moteurs produits à cette échelle ; jusqu'à la fin des temps, leur légende demeurera à tout jamais irremplaçable. A ce sujet, le ferrovipathe intéressé trouvera dans le présent blog, aux pages No 12, 23, 36 et 40, tout ce qu'il désire connaître sur la saga absolument unique en son genre au niveau des différentes particularités de ces modèles MAERKLIN HO.
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Certaines publications ferroviaires m'ont ainsi permis de déterminer, avec le maximum de précision possible, la période où les locomotives CFF Ce 6/8 III de la série 14301 – 14318 ont arboré leur robe brune (les Ce 6/8 III furent la dernière série de locomotives CFF pour le trafic de ligne a avoir reçu la couleur brune lors de sa sortie d'usine). Ci-dessous voici trois publications à titre d'exemple.
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Ainsi, selon le fameux ouvrage de Feu Hans Schneeberger (« Die elektrischen und Dieseltriebfahrzeuge der SBB, 1904 – 1955 » ou, en français « Les véhicules-moteurs électriques et Diesel des CFF, 1904 – 1955 »), ingénieur de traction émérite auprès des CFF, les locomotives électriques de couleur brune pour la caisse, grise pour le toit, ainsi que noire pour le châssis, les traverses frontales porte-tampons et les organes de roulement, produites entre 1919 (prototypes et premières locomotives de série pour le service de ligne) et 1929 (dernière année où ces trois couleurs furent appliquées), ont progressivement reçu la couleur vert-sapin pour la caisse, entre 1928 et 1952, ceci lors de leur révision principale, opération qui aura ainsi duré vingt-cinq ans en chiffres ronds (une génération), jusqu'à ce que toutes les locomotives électriques CFF pour le service de ligne reçoivent leur désormais trois nouvelles couleurs (vert-sapin pour la caisse, gris-argent pour le toit et gris-clair, puis plus foncé pour le châssis, les traverses frontales porte-tampons et les organes de roulement) ; cependant, toute règle a ses exceptions, car l'Ae 3/6 10714 (la dernière de la série, datant précisément de 1929) est demeurée brune jusqu'en 1956 ; aucune raison particulière ne peut être invoquée dans ce cas unique (voir page 17 de cet ouvrage incontournable, qui ne devrait manquer chez aucun ferrovipathe suisse digne de ce nom) !
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Dans le bouleversant roman ferroviaire du mécanicien CFF Emilio Geiler de Bellinzone, intitulé « Le Mécanicien Lombardi » et publié en 1944, aux pages 105 et 135, il est fait mention de « monstres verts ou bruns » stationnés sur les nombreuses voies du Dépôt des locomotives électriques de Bellinzone.
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Le magnifique et volumineux ouvrage, abondamment illustré en noir-blanc et en couleurs, de Jörg Hajt, intitulé « Grosse Krokodil-Buch », mentionne, au bas de la page 28, ainsi qu'au haut de la page 30 (la page 29 représente une magnifique photographie) : « Bis in die vierziger Jahre hinein verfügten alle Maschinen über einen einheitlichen Anstrich in rotbraun (Triebwerk schwarz) ». Traduction : « Jusque dans les années 1940, toutes ces locomotives arboraient une peinture uniforme en rouge-brun (organes de roulement en noir) ».
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Par contre, à moins de pouvoir encore « tomber » sur la bonne personne (quoi qu'en 2017, cela relève plutôt de l'utopie que de la réalité), qui aurait été le témoin privilégié de se trouver face à la dernière Ce 6/8 III de couleur brune, on ne peut donc raisonnablement conclure que c'est bel et bien durant les années 1940, voire peut-être au tout début des années 1950, que l'ultime Ce 6/8 III a passé du rouge-brun au vert-sapin !
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Les modèles MAERKLIN "CCS 800/3015" :
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Entre 1947 et 1975, pas moins de onze variantes de ce modèle ont été produites par MAERKLIN. A cela, il faut ajouter encore cinq productions artisanales officielles de petites séries à l'intention de clients particuliers.
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Voici donc, ci-dessous ces fameuses onze variantes :
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1947 : CCS 800, caisse centrale et avant-corps d'extrémité en vert-foncé, toit en gris, traverses fron-tales porte-tampons en rouge, châssis et organes de roulement en noir, inscription « CCS 800 »
en couleur or sur la caisse centrale, pantographes du type No 4, mains-courantes frontales de
forme rectangulaire, petites caisses à sable, feux frontaux accessibles depuis l'intérieur des
deux avant-corps d'extrémité, absence de bandages adhérents
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1947 : Pantographes du type 4.1
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1948-1949 : Caisse centrale et avant-corps de couleur vert-olive
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1950 : Grosses caisses à sable
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1951-1953 : Mains courantes frontales doubles et arrondies sur la partie supérieure (comme dans la réalité),
. pantographes du type 5 (avec frotteurs en cuivre brut), désormais accès aux feux frontaux depuis
l'extérieur
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1954 : Inscription « CCS 800 » en couleur argent
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1955 : Caisse et avant-corps à nouveau de couleur vert-foncé, toit gris-argent, pantographes No 6
(avec frotteurs nickelés)
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1956 : Inscription « CCS 800 » non peinte
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1957-1959 : Présence de deux paires de bandages adhérents (une paire sur le premier essieu moteur de
chaque châssis moteur), inscription « 3015 » mais parties mécanique et électrique correspon-
dant encore aux CCS 800 (roues plus épaisses, boudins de roues plus accentués, inverseur de
marche à surtension télécommandée (24 Volts) à trois positions (marche avant / arrêt avec feux
extérieurs allumés / marche arrière). Ce modèle est très rare
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1959-1964 : Caisse et avant-corps de couleur vert-bleuté, inscription « 3015 ». Dès cette date, seule une
paire de bandages adhérents figure sur l'essieu moteur central (entraîné par vis-sans-fin) de
l'un des deux châssis moteurs. A partir de cette série, l'inverseur de marche ne comporte plus
que deux positions (marches avant et arrière)
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1964-1975 : Caisse et avant-corps de couleur vert-sapin, toit en gris-argent.
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Entre 1947 et 1956, les CCS 800 ne comportaient aucun bandage adhérent. Comme indiqué ci-dessus, la série, produite entre 1957 et 1959 (neuvième variante très rare) fut la seule qui a été munie de deux paires de bandages adhérents, alors que, dès 1959 (dixième variante), n'apparut plus qu'une seule paire de bandages adhérents.
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Entre 1948 et 1954, les CCS 800 furent peintes en vert-olive ; dans la réalité, cette couleur ne fut jamais appliquée. On peut tout juste admettre que, par suite des rayons UV du soleil, du très dur service subi sur la Ligne du Saint-Gothard, ainsi qu'en raison des intempéries, souvent nombreuses et violentes en ces sauvages endroits en plein centre de l'Arc Alpin européen, la couleur vert-foncé des Ce 6/8 III se soit quelque peu altérée et éclaircie avec le temps (jusqu'à la prochaine grande révision, où elles ressortaient semblables à des « sous neufs »). Par contre, ces modèles au ton vert-olive sont très recherchés, ceci par suite de leur grande rareté, bien évidemment couplée à un bon état général, tant au niveau de l'aspect que de celui du fonctionnement.
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En outre, sur tous les modèles CCS 800, de 1947 à 1956, le sigle "20 V" figurait en relief entre les deux fenêtres frontales de chaque cabine de conduite, ce qui n'est par contre plus le cas pour les 3015 de 1957 à 1975, ainsi que sur les séries limitées "Insider" de 1996 et "14305" du Jubilé SJ de 2015..
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Petites séries de locomotives « Crocodiles » MAERKLIN 3015 avec d'autres coloris
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Si l'on se réfère aux divers catalogues MAERKLIN HO, relatifs à la production des modèles de la Ce 6/8 III des CFF entre 1947 et 1975, les CCS 800/3015 n'ont, en principe, JAMAIS reçu la couleur brune pour la caisse et les avant-corps d'extrémité; toutefois, cela demeure peut-être encore à vérifier. Par contre, les traverses frontales porte-tampons ont toujours été peintes en rouge-vif, alors que le châssis et les organes de roulement ont conservé leur couleur noire.
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Toutefois, selon les affirmations d'une de mes connaissances, historien-collectionneur réputé, durant les années 1950-1960, un particulier allemand du nom de Schweickhardt aurait commandé quelques exemplaires de modèles 3015 de couleur brune pour la caisse et les avant-corps d'extrémité ; cependant, impossible de connaître la période exacte de cette production, ni même du nombre d'unités réalisées (les témoins de cette production ne doivent probablement plus être de ce monde ou, au mieux, fortement âgés).
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Entre 1957 et 1975 (dernière année de la production des "3015", SWISSTOYS a produit plusieurs modèles de locomotives et de wagons CFF (voir le site Internet « BlechUndGuss »), dont une 3015 entièrement repeinte en rouge-brun, tout en conservant les traverses frontales porte-tampons à la couleur rouge d'origine. Ce modèle a été réalisé à partir de 1957; quant au nombre de pièces exécutées, à ce jour, il s'élève, en tout et pour tout, à vingt-cinq unités. De façon à simplifier les opérations, on peut raisonnablement penser, que les « Crocodiles » SWISSTOYS aient été livrées non peintes au niveau de la caisse centrale et des capots d'extrémité, lors de la sortie de l'usine de MAERKLIN.
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En 1970, fut fondée la firme LOKI-SPENGLER de Wohlen, dans le Canton d'Aargovie qui, comme SWISSTOYS, a également produit un certain nombre de véhicules-moteurs CFF et BLS (voir également le site Internet « BlechUndGuss »). LOKI-SPENGLER a également modifié le modèle MAERKLIN 3015, mais en maintenant sa couleur verte. Par contre, les mains courantes d'accès aux deux cabines de conduite de la caisse centrale reçurent une fourre jaune, sous la forme d'une gaine isolante provenant de câbles électriques, alors que le numéro 3015 et la marque MAERKLIN d'origine de chaque flanc latéral de la caisse centrale furent recouverts par une plaque en laiton, portant le numéro CFF 13305, qui correspond à une machine de la série des Be 6/8 III 13301-13318 (Ce 6/8 III renumérotées par suite de l'augmentation de la vitesse maximale, qui passa de 65 à 75 km/h, ceci dès 1956) ; comme dans la réalité, ce numéro 13305 fut également appliqué sur les parois frontales de la caisse centrale, entre les deux fenêtres des cabines de conduite. Certains de ces modèles de Be 6/8 III ont reçu une peinture gris-foncé pour le châssis, les traverses frontales porte-tampons, ainsi que les organes de roulement. Par contre, mes recherches, entreprises auprès de LOKI-SPENGLER, ont permis de dater cette production entre .... et ...., alors que ... unités furent produites (confirmation éventuelle dès réception des renseignements requis). Bien que plus jeune, le style de construction et la technologie, appliqués par LOKI-SPENGLER, sont quasiment identiques à ceux de la production de SWISSTOYS.
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En 1996, à l'occasion du septantième anniversaire des dix-huit Ce-Be 6/8 III CFF (1926-1927), MAERKLIN produisit une série de modèles 3015 avec les couleurs satinées (brune pour la caisse et les avant-corps d'extrémité, ainsi que noire pour le châssis, les traverses frontales porte-tampons et les organes de roulement) ; ce modèle (actuellement fort rare) est désigné par « Insider ». Il est numéroté à l'intérieur de la caisse centrale. La couleur brune correspond à celle appliquée uniformément sur les locomotives de CFF-Historic (voir site Internet « SBB-Historic », en se référant par exemple à la Ce 6/8 II 14253 du Dépôt d'Erstfeld).
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En 2015, à l'occasion du centenaire de l'électrification des Chemins de fer suédois (SJ), notre « Crocodile » CFF-Historic Ce 6/8 III 14305, alors âgée de huitante-neuf ans en cette année-là et se présentant dans son aspect des années 1950, participa à ce jubilé par invitation solennelle ; à cette occasion, MAERKLIN a produit une série limitée du modèles 3015, de couleur satinée vert-sapin qui, comme celui de LOKI-SPENGLER, fut également muni, latéralement et frontalement, du numéro 14305, alors que le châssis, les traverses frontales porte-tampons et les organes de roulement reçurent la couleur d'un beau gris également satiné.
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Les locomotives MAERKLIN CCS 800 et 3015 de 1947 à 1975, avec les parties supérieures en différents tons de vert (voir les onze variantes citées ci-dessus), ainsi que la série spéciale « Insider » de 1996 avec la couleur brune (également décrite ci-dessus), ont par contre toutes reçu la couleur noire pour le châssis et les organes de roulement, alors que la dernière série de l'année 2015, créée à l'occasion du Jubilé des SJ, porte par contre des traverses frontales porte-tampons, un châssis et des organes de roulement de couleur grise, comme c'est le cas dans la réalité pour la Ce 6/8 III 14305 de CFF Historic.
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A ma connaissance, seuls les modèles 3015, donc construits à partir de 1960 et jusqu'en 1975, ont été utilisés pour la réalisation de séries de modèles personnalisés de Ce ou de Be 6/8 III par des petits artisans, ceci à l'intention de commerces spécialisés ou de ferrovipathes et de collectionneurs particuliers car, lorsque cette "mode" est apparue, les CCS 800 ne se fabriquaient déjà plus; bien évidemment, on ne peut toutefois pas exclure, d'une manière péremptoire, que des CCS 800 aient également pu être utilisées pour un ou quelques cas isolés de transformations.
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Conclusion :
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Dans la littérature spécialisée, au niveau de la couleur de la caisse des locomotives électriques CFF construites entre 1919 et 1929, les termes de « brun » ou de « rouge-brun » sont appliqués. Il est reconnu, que des différences dans les tons sont apparues, allant du brun ordinaire (comme celui uniformément appliqué sur les locomotives de CFF-Historic) à celui du rouge-brun (couleur presque semblable à celle utilisée à l'origine pour les locomotives électriques de man½uvre des types Ee 3/4 16301 et 16302 – prototypes -, ainsi que Ee 3/3 16311-16326, 16331-16376 et 16381-16414) ; par contre, entre les années 1930 et le milieu des années 1950, ces mêmes Ee 3/4 et Ee 3/3 furent peintes en vert-sapin, alors que le châssis, les traverses frontales porte-tampons et les organes de roulement recevaient la couleur grise, ceci de la même manière que sur les locomotives électriques de ligne, brunes d'origine et repeintes en vert-sapin entre 1928 et 1952. A partir du milieu des années 1950, les Ee 3/4 et Ee 3/3 citées ci-dessus furent peintes en rouge-tuile, puis finalement en rouge-vif durant leurs dernières années d'existence, couleur qui, à mon avis, leur convenait moins bien, car « trop moderne » pour une machine à entraînement par faux-essieu et bielles, alors que leur esthétique était typique de celles des véhicules-moteurs d'avant-guerre !
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Sans pouvoir l'affirmer d'une manière péremptoire, il semblerait toutefois, que les Ce 6/8 III 14301 à 14318 reçurent une peinture rouge-brun, plutôt que brune ordinaire, à leur sortie de fabrique.
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Au niveau du modélisme à l'échelle HO, mis à part les CCS 800/3015 (dans ce cas précis, l'échelle était au 1/76ème, ceci pour des raisons d'encombrement des divers appareils électro-mécaniques), nos "Crocodiles" (Ce-Be 6/8 II et Ce-Be 6/8 III) furent également reproduites, mais cette fois à l'échelle rigoureuse du 1/87ème, donc sensiblement plus menues que le modèle MAERKLIN de l'époque. Ces nouveaux modèles furent produits dès le milieu des années 1960 par les firmes FULGUREX et METROP (exécution "tout laiton", prix élevés, mais par contre fragilité au niveau de l'exploitation). A partir de 1976 pour MAERKLIN (Ce-Be 6/8 II et III), puis des années 1980 et jusqu'à nos jours pour la marque ROCO (Ce-Be 6/8 II), ces modèles super détaillés envahirent le marché; les modèles MAERKLIN et ROCO à la stricte échelle 1/87ème fonctionnent généralement bien; toutefois, principalement en raison de leur super-détaillage très fin et partiellement en matière synthétique, les modèles actuels sont nettement plus fragiles que les anciennes CCS 800/3015. Il en va de même de leur motorisation, de leur équipement électrique, de leur entraînement mécanique et de leur poids en ordre de marche, critères nettement plus faibles que ceux des anciennes machines MAERKLIN qui, elles, étaient munies d'un volumineux moteur de traction central de 20 watts, d'une électro-mécanique surdimensionnée et hyper fiable, tout en accusant un poids en service d'un kilo, bref de vraies "Crocodiles" destinées à dignement reproduire à l'échelle HO l'ambiance du dur service du Saint-Gothard en tête de rames de wagons de marchandises lourds, majoritairement en fonte injectée !
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Par contre, dans la réalité et mis à part les ultimes Ce 6/8 II transformées pour le service des manoeuvres lourdes dans les grandes gares (jusqu'en 1986) et les machines de CFF-Historic en état de marche Ce 6/8 II 14253 d'Erstfeld, Be 6/8 III 13302 de Rapperswil, ainsi que Ce 6/8 III 14305 d'Olten, ces vaillantes locomotives, de cinquante à plus de soixante ans de fidélité pour les dernières encore en service, avaient déjà progressivement disparu de la scène ferroviaire quotidienne helvétique, ceci entre le milieu des années 1960 et le début des années 1980. Au niveau du modélisme, il faut admettre, qu'au niveau de la reproduction des divers détails, les modèles actuels sont quasiment parfaits (trop parfaits ?). Par contre, en ce qui concerne l'histoire, la légende, l'esprit de l'époque et la nostalgie, AUCUN modèle à l'échelle HO n'est en mesure de se hisser au niveau de Son Altesse Sérénissime, la Bien Nommée "CCS 800/3015" de MAERKLIN !
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Cependant, au niveau des réseaux de chemins de fer modèles à l'échelle HO, ouverts au public à l'heure actuelle, force est de constater qu'il est désormais pratiquement impossible de pouvoir encore admirer une CCS 800/3015 en activité, ceci pour la simple et "bonne" raison que, de la même manière que la société contemporaine, tout a changé; les ferrovipathes actuels préfèrent nettement les réalisations sophistiquées strictement à l'échelle du 1/87ème, comportant moult détails, plutôt que le modélisme lourd du temps jadis de leurs pères et grands-pères, avant tout caractérisé par une rusticité pleine de charme, mais alors se situant à des "années-lumière" du monde d'aujourd'hui, rusticité par contre en parfaite harmonie avec le chemin de fer réel, que l'on pouvait encore vivre quotidiennement et pleinement jusque vers les années 1980, mais déjà beaucoup plus rarement dès les années 1990... et carrément plus du tout aujourd'hui. Amis ferrovipathes, si vous avez tout-à-coup l'occasion de vous trouver en présence d'une CCS 800/3015 en activité, par exemple en tête d'un lourd train de marchandises, ou mieux encore, si vous êtes l'heureux possesseur d'un ou de plusieurs modèles de ce type, ne vous lassez jamais de les admirer, d'écouter leur musique électromécanique à nulle autre pareille en plein travail, ou encore de respirer leur sublimes parfums de métal, d'huile et de leur partie électrique, attributs que les modèles super-détaillés et électronisés actuels ne pourront, au grand jamais, vous offrir !
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Voilà, désormais, je crois, qu'en ajoutant les articles dédiés à nos vénérées « Crocodiles » Ce-Be 6/8 III, selon les textes et illustrations figurant aux pages 12, 23, 36 et 40 du présent blog, j'ai tout rassemblé sur la saga de cette plus que merveilleuse série de locomotives électriques du Saint-Gothard authentique et seul vraiment digne de ce nom !
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2017, l'année de mes 70 ans, donc, Mission accomplie !
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Ci-après, voici les photographies relatives à ce chapitre.
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"Ouvrons le bal" avec cette prise de vue, réalisée durant les années 1950 dans la gare de triage de Bern-Weyermannshaus, où apparaît, en tant que locomotive titulaire de ce train de marchandises, la fameuse locomotive Ae 3/6 I 10714 (dernière de la série et arborant encore sa robe d'origine, soit ici le rouge-brun). C'est très probablement cette couleur qui fut appliquée sur les "Crocodiles" Ce 6/8 III de la série 14301 à 14318. La locomotive de renfort en tête est une Ae 3/6 II verte de la série 10401 à 10420, reconnaissable à l'absence des visières pare-soleil sur les grandes fenêtres des cabines de conduite, ainsi qu'à la présence de deux persiennes d'aération au bas des parois latérales, en lieu et place de trois (deux persiennes au droit du bogie porteur et une au-dessus de l'essieu bissel), comme c'est le cas sur les machines de la série 10421 à 10460.
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Ci-dessus, le premier modèle de la CCS 800 de 1947 en vert-foncé. Le toit se présente encore sous un aspect rudimentaire, alors que les pantographes No 4 sont nettement surdimensionnés. Au-dessus des traverses porte-tampons rouges, apparaissent les mains courantes de forme rectangulaire; ci-dessous, le deuxième modèle de 1947, muni des pantographes 4.1; par contre, en position de repos, ceux-ci "offrent" une image peu esthétique, car s'enfonçant à l'intérieur
Ci-dessus, le premier modèle de la CCS 800 de 1947 en vert-foncé. Le toit se présente encore sous un aspect rudimentaire, alors que les pantographes No 4 sont nettement surdimensionnés. Au-dessus des traverses porte-tampons rouges, apparaissent les mains courantes de forme rectangulaire; ci-dessous, le deuxième modèle de 1947, muni des pantographes 4.1; par contre, en position de repos, ceux-ci "offrent" une image peu esthétique, car s'enfonçant à l'intérieur
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Ci-dessus, vue latérale d'une CCS 800 construite entre 1948 et 1954, arborant la couleur vert-olive et ci-dessous, une publicité relative au même modèle. Les mains courantes rectangulaires ont été remplacées par une exécution conforme à la réalité, alors que les pantographes sont eux aussi plus réalistes; ils sont munis de frotteurs en cuivre brut
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Ci-dessus, CCS 800, à nouveau et désormais vert-foncé, des années 1955-1956; les pantographes No 5, avec frotteurs en cuivre brut, sont bien visibles; ci-dessous, vue sur les châssis-moteurs, qui ne sont pas encore munis de bandages adhérents; par contre, ce modèle est déjà équipé des pantographes, avec frotteurs nickelés
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Voici mon modèle (très rare), faisant partie de la série construite entre 1957 et 1959 seulement, à la fois dernière CCS 800 au niveau des parties mécaniques (notamment roues épaisses à gros boudins) et électriques (équipée de l'inverseur de marche à trois positions) et première 3015, dont le numéro figure sur le flanc latéral de la caisse centrale. Les pantographes sont du type No 6 et seront dorénavant montés sur TOUTES les 3015