Après le retrait de la caisse de chacune de ces locomotives, cette opération a nécessité le démontage et le nettoyage complet du châssis, des organes de roulement, des engrenages réducteurs, des couronnes dentées des essieux, ainsi que de la partie électrique, qui se compose de l'ensemble du câblage, de la paire des frotteurs centraux inférieurs de prise de courant, de l'induit, du porte-balais, de la paire de balais, de la bobine statorique à deux enroulements inversés et superposés, de l'inverseur de marche, de l'éclairage extérieur au moyen de la paire de feux frontaux et finalement des prises extérieures d'éclairage des voitures pour deux locomotives sur les trois au total qui en sont équipées. Alors que les divers contacts de la partie électrique ont d'abord été nettoyés à sec, puis ont reçu parcimonieusement de l'essence pour briquets (ZIPO), ceci dans le but d'optimaliser la commutation, les parties mécaniques tournantes ont été judicieusement lubrifiées à l'huile.
Après remontage et réglages finaux, tout particulièrement en ce qui concerne la qualité de la pression des lamelles de contact sur l'inverseur de marche (disque plat multi-contacts), les premiers essais (sans la caisse) ont été effectués sur mon réseau. Une fois les ultimes réglages accomplis, les caisses des machines ont été à nouveau montées et vissées sur leur châssis respectif. Chaque locomotive a alors subi des essais intensifs de qualité générale de fonctionnement, ainsi que de ses possibilités de traction (locomotive idéale pour un convoi pouvant atteindre une vingtaine d'essieux en palier).
Lorsque les trois machines furent terminées, elles furent accouplées pour former une triple traction, inverseurs de marche bloqués sur la marche avant (tige horizontale pressée au moyen d'un bouton-poussoir - vissé à l'extrémité de la tige - contre le haut de la paroi frontale arrière). Pour inverser la marche, effectuer deux mouvements horizontaux de va-et-vient de la tige de commande manuelle, qui pousse un triangle actionnant la roue à rochets de l'inverseur de marche ; au cas où l'on désire que le train demeure à l'arrêt en gare, avec feux frontaux allumés, un seul mouvement de va-et-vient suffit, le deuxième mouvement permettant alors à la locomotive de repartir dans l'autre sens, et ainsi de suite.
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Procédure à appliquer pour l'établissement du câblage destiné à la traction, avec inverseur de marche selon le système désigné par « Inversion du sens de marche par interruption de courant » :
Les locomotives BUCO originales à deux essieux (disposition B) des types 301 (avec pantographes fixes non fonctionnels) et 301 L (munies d'une paire de pantographes fonctionnels), ainsi que 304 (avec pantographes fixes non fonctionnels) et 304 L (munies d'une paire de pantographes fonctionnels) locomotives plus importantes (et donc plus réalistes) car équipées de deux essieux moteurs précédés chacun par un essieu porteur du type « bissel » selon la disposition 1-B-1, étaient toutes équipées de l'inverseur de marche selon le système désigné par « Inversion du sens de marche par interruption de courant », par opposition à l'inverseur de marche « BUCOMATIC », appliqué plus tard sur les locomotives 314 et 314 L et actionné au moyen du transformateur par surtension télécommandée de 24 V. Voici donc la manière de pratiquer au niveau du câblage des locomotives 301 et 304.
1, De la paire des frotteurs centraux inférieurs et/ou des pantographes, raccorder un premier câble ali-
2. De la sortie de la première bobine statorique superposée (un fil en haut à gauche), raccorder un câ-
3. De la sortie de la deuxième bobine statorique superposée (en haut à droite ou éventuellement sur
4. De la paire des frotteurs centraux inférieurs et/ou des pantographes, raccorder un deuxième câble
Cette ancienne, robuste et performante technologie électro-magnético-mécanique, datant des années 1940-1950 et comparable (toutefois en nettement plus simplifié) à celle utilisée sur les locomotives réelles, n'existe plus aujourd'hui, les modèles produits actuellement par BUCO Bauma fonctionnant uniquement selon une technologie beaucoup plus simple, désignée par « système continu trois rails », ne nécessitant que deux fils en tout et pour tout pour l'alimentation du moteur de traction (Maxon) et des feux frontaux (selon le sens de marche de la locomotive), alors que l'inversion du sens de marche est uniquement commandée par le transformateur, ceci par simple changement de polarité (pôle positif sur le rail central et négatif sur les rails de roulement ou vice-versa).
Ci-après quelques photographies de ces locomotives réactivées.